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Journées photographiques de Bienne, 3.–26.5.2024

Salaryman
Pawel Jaszczuk

Même chemise, même cravate, même mallette. Une centaine de milliers d’individus. Huit heures du matin. Ils montent dans le train bondé de dizaines d’employés (salarymen), arrivent à leur bureau dans un bâtiment luxueux au centre de Tokyo, s’asseyent à leur place, sans partager leurs idées propres, sans remettre en question l’avis de leur chef. Ils acceptent des jobs ennuyeux sans poser de questions. Le style de vie des salarymen tourne uniquement autour du travail au bureau. Personne ne conteste le système, et le système assure les besoins de tous. Si un de tes supérieurs hiérarchiques (sen pai) veut aller boire après le travail, tu y vas. Tu traînes la nuit avec des collègues et des clients dans des bars à ciel ouvert de Shimbashi. Un karaoké à Shinjuku, des cigarettes, du saké ou du shochu à profusion. C’est déjà minuit et les salarymen n’ont même pas encore pensé au dernier train. Epuisés, proches du coma éthylique, ils s’effondrent après une nuit passée à boire. Certains d’entre eux se trouvent une chambre dans un hôtel capsule s’ils en connaissent un, d’autres choisissent le taxi, et d’autres encore tentent de se mettre à l’aise où ils se sont écroulés.

Au Japon, l’ivresse est bien acceptée et sert parfois de catharsis pour le dur travail des salarymen. Ils ne s’inquiètent pas vraiment de savoir si leur mallette ou leur téléphone portable a été volé ou non. Ça c’est le Japon. Et, alors qu’il semble facile de leur piquer leur mallette, les salarymen ivres font partie du paysage urbain, sont respectés par tous. A mille lieues de l’Occident, où les jeunes se soûlent et dépassent les limites – une folie acceptée durant la jeunesse – mais où pour les pères de famille respectables, il est honteux d’être surpris complètement soûl par son voisin. (Fernando Alvarez Busca)

Année de production : 2008-2009

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