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Journées photographiques de Bienne, 3.–26.5.2024

#Ingrid
Zoé Aubry

Les féminicides [ici conjuguaux], assassinats systémiques et structurels, sont un phénomène de société qui reste encore souvent invisibilisé, banalisé ou dont les représentations sont parfois même manipulées. Depuis 2018, l’artiste Zoé Aubry développe un travail sur la problématique de la représentation médiatique des féminicides. Le troisième volet de ce travail se penche sur le meurtre d’une jeune femme mexicaine tuée et dépecée par son mari, en février 2020. Suite à ce crime, des images théâtralisées du corps inerte et déchiré de la victime, réalisées sur le lieu du crime par les autorités, ont été diffusées dans les tabloïds mexicains. La parution de ces images à la une génère alors une vague de colère. Une femme mexicaine crée le hashtag #IngridEscamillaVargas sur Twitter et lance un spam refusant ce voyeurisme : un appel à la population à partager des photos « de belles choses » afin de faire disparaître les photographies atroces du meurtre dans un flux d’images désormais en ligne.

Pour son installation, Zoé Aubry a récolté les images publiées dans le cadre de ce mouvement collectif durant les semaines qui ont suivi le meurtre et dont l’objectif visait à produire de l’invisibilité en s’adressant aux algorithmes. Elle les présente toutes au premier plan de son installation de manière à recouvrir un cyanotype pixellisé de l’une des images de la scène du crime publiée par la presse à scandale. De sorte à prolonger ce travail de lutte et de revendication dans l’espace public biennois, l’artiste propose à toutes et tous de donner une visibilité à ces images dans la ville à travers un affichage participatif. Une collaboration avec La Couleur des Jours a permis une extension de ce volet.

Année de production : 2020

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