Notes sur «La mer de la fertilité»
David Gagnebin-de Bons
À la lecture de la tétralogie éponyme de Yukio Mishima, intéressé par les perspectives qu’il propose de la perception, j’ai décidé de consigner photographiquement certaines des impressions que j’ai reçues.
Il en va ici du phénomène de la vision et aussi de celui de l’absence placée sous deux signes distincts : l’état latent de celui qui regarde « dans le vide », état dans lequel nous sommes capables de ne penser à rien, d’être ouverts à tout ; et l’absence réelle du sujet dans l’image, celui-ci se trouvant au bout du regard de la personne photographiée. Partant, l’image opère sur le spectateur un glissement de ce qu’il voit à ce qu’il aimerait voir, de la démonstration du verbe « regarder » au fantasme du sujet et à la frustration de ne rien voir.
La position d’observateur face aux images devient similaire à celle du lecteur qui ne reçoit de sensations qu’à travers le truchement d’un narrateur différencié de l’écrivain. Et c’est de ce fait qu’agit le travail de l’imagination.
David Gagnebin-de Bons