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Journées photographiques de Bienne, 3.–26.5.2024

Le skilift de village
Marion Nitsch

Ils existent encore, ces petits skilifts de village. L’un d’entre eux se situe à Schüpfheim dans l’Entlebuch. Derrière l’église et le cimetière il y a encore un champ, puis vient un petit cabanon – c’est la station du bas. Des rideaux à carreaux rouges et blancs ornent les fenêtres du restaurant des pistes. Une ardoise vante l’Ovo et les saucisses de Vienne chaudes – avec du pain, pas avec des frites ! Depuis le bas, la remontée mécanique monte sur 300, 400 mètres peut-être, jusqu’au sommet de la colline. C’est tout. Nombreux sont ceux qui ont appris auprès de telles installations le virage en stemm. Départs fulgurants, sauts audacieux, chutes spectaculaires forment les souvenirs d’enfance.

Cette idylle est pourtant menacée – à Schüpfheim et ailleurs. Les remontées sont pour la plupart installées à moins de 1000 mètres d’altitude et ne peuvent plus compter que sur peu ou pas de neige. Ainsi par exemple à Schüpfheim, on a pu skier 15 jours seulement en 1999, et en 2000 pas un seul. Le changement climatique va encore accentuer cette tendance. En plus du climat, il y a la concurrence des grands domaines skiables et les exigences croissantes des snowboardeurs et des skieurs. Dans un monde fait de business plans, de courbes de croissance et de mesures d’économie, un skilift de village n’a pas de place.

Ou peut-être que si ? Dans les skilifts de village, beaucoup de cœur et d’engagement personnel sont investis, ce dont les entreprises commerciales rêvent d’ailleurs. Le service est assuré principalement par les paysans qui travaillent contre une maigre rétribution et exécutent les réparations nécessaires et l’entretien avec un budget réduit. Le travail manuel et l’investissement personnel sont requis – et beaucoup de bénévolat. Pour tendre les câbles, accrocher les perches, préparer les pistes. Dès qu’il neige, les clients ne se font pas attendre. Lors des belles journées enneigées, les classes du village viennent spontanément faire les cours sur les pistes. Qui a congé est forcément au téléski. Et où y a-t-il encore aujourd’hui des cartes journalières pour cinq francs ?!

Marion Nitsch

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