Déménagement – Histoire courte d’une colocation échouée
Cédric Widmer
En novembre 2001, j’ai déménagé avec deux de mes amis dans une maison individuelle sur les hauts de Lausanne. A cette époque, tous trois ne souhaitions pas encore vivre sous le même toit avec nos amies respectives. Elles seraient nos invitées…, c’était aussi l’une des conditions adoptées pour nous lancer dans cette aventure.
Pendant environ une année, nous avons vécu cette colocation en parfaite harmonie. Nous avions le sentiment d’avoir trouvé un mode de fonctionnement adéquat pour chacun d’entre nous. Un savant équilibre entre les moments passés tous les trois et ceux partagés avec la présence de nos amies.
Cet équilibre fut profondément bouleversé lorsque l’un de mes amis nous laissa deviner que la présence de son amie serait désormais définitive. Nous fûmes mis devant le fait accompli.
Le besoin de documenter les 30 derniers jours de ma présence au sein de cette colocation est né de manière très impulsive. Une sorte de journal de bord intimement événementiel.
Du 1er au 30 avril 2003, à un rythme un peu obsessionnel, tous les matins et tous les soirs en rentrant, j’effectuais un état des lieux. Au fil des jours, je pouvais remarquer à quel point ces murs, ces objets du quotidien, à force de m’y attarder, l’esprit confus, prenaient un sens grandissant.
Profondément touché par l’issue de notre colocation, ces images ont remplacé les mots qui manquaient. Ce que ce travail allait devenir, je ne le savais pas encore, certes le témoignage d’un incident de parcours.
Les images ont été réalisées sur négatif avec une caméra technique 4×5 inches.
Cédric Widmer