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Journées photographiques de Bienne, 3.–26.5.2024

Magnum
Werner Bischof

Extrait d’une lettre de Werner Bischof à Robert Capa à Paris, février 1951: Famine dans la province du Bihar
« Après avoir étudié la situation au Bihar, je pense représenter le problème de la faim dans une trilogie :
1. la faim au Bihar
2. de l’acier pour l’industrie
3. rentabilisation des barrages
Cela me donnerait la possibilité d’intégrer les projets de construction de Damodar Valley et de Jamshedpur et de montrer comment les hommes essaient ici aussi de faire quelque chose contre les catastrophes naturelles. »
L’Inde d’autrefois
En août 1947, l’Inde acquiert son indépendance, mais elle n’aura une constitution qu’en janvier 1950. Le pays compte alors 350 millions d’habitants. L’Inde est une grande puissance. En tant que seule démocratie d’Asie, elle a réussi à mener une politique indépendante entre les deux blocs, les Etats-Unis et l’Union soviétique. L’Inde nouvelle était pacifique et, pour cette raison, pour de nombreux artistes et intellectuels, synonyme d’espoir.
Citation de Werner Bischof, Inde, 1951
« Encore une demi-heure jusqu’à Bombay. Tout est si particulier. On perd la notion d’échelle en avion. Je n’ai jamais l’impression d’être si loin. » (Journal, février 1951)

Arrivée
Il écrit ses premières impressions d’Inde à sa femme Rosellina : « Je me suis fait à la pauvreté qu’on trouve partout, mais ce qu’on rencontre comme masures et comme saleté le long des routes est indescriptible, et l’odeur qui nous parvient donne la nausée. Je devrai me dominer beaucoup pour bien travailler.
Histoire de famine
Lundi je commence avec une histoire de famine. Pas un travail facile, car le gouvernement n’aime pas qu’on documente cette matière. Je ne crois pas que quelqu’un puisse se détourner de ces images de famine. Non, certainement pas, même si chaque fois on n’en garde que peu de chose, une base se crée avec le temps, qui aide à distinguer ce qui est bien de ce qui est condamnable. »
« Je me rendis avec un envoyé du gouvernement dans les villages. On apporta des rations de céréales, mais que peut faire une Jeep pour 5‘000 km2! Puis j’ai vu ces femmes affamées à travers le miroir du Rolleiflex, et c’est la première fois que j’employais mon appareil sans appréhension. Le caractère dramatique de cet instant était fort. Il n’est pas difficile de faire de telles images si on a un tant soit peu de sens pour la composition. »
Réaction de Werner Bischof à la publication
« La parution de Food Story dans Life fut réjouissante, de même qu’une lettre d’Edward Steichen du Museum of Modern Art, dans laquelle il parle avec enthousiasme des images fortes du Bihar et me fait part de toute sa reconnaissance. Il croit que si les sénateurs américains voient ces images, ils ne discuteront pas longtemps pour livrer de la nourriture. Maintenant, il est vrai que la première page est vraiment forte, mais j’aurais organisé les quatre autres autrement. Mais, humainement, il me semble que cette petite contribution fait vraiment de l’effet. »

(Tiré de : © Werner Bischof, Estate)

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