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Journées photographiques de Bienne, 3.–26.5.2024

Trois vies consacrées à la route
Les Reinhard, une dynastie de photographes

La route est habituellement considérée comme une voie de communication qui relie le point A au point B: déjà mon grand-père s’y était consacré. Assez tôt il avait possédé une voiture. Son enthousiasme ne provenait pas tant du véhicule que de la mobilité qui lui était associée. Mais il n’était pas rare que le chemin ou la route fussent un élément important de ses photographies de paysage. Mon père s’est intéressé depuis sa petite enfance non à la route, mais aux véhicules. Sa fascination ne valait pas seulement pour les voitures, qu’il conduisait lui-même, mais surtout pour les pilotes célèbres de l’après-guerre. Il a photographié des voitures dans toutes les « situations de vie » : la fabrication, le mouvement, les accidents, ou l’usage sportif. En 1949 déjà, il s’était rendu à Berne pour le Grand Prix de Suisse. Plus tard, cet enthousiasme est devenu une partie de son activité professionnelle: il photographia régulièrement les courses de Formule 1 à Monaco, Monza, Reims ou Hockenheim. Son activité principale comme photoreporter régional le conduisit aussi souvent sur la route. D’abord au volant d’une « Goggomobil », plus tard avec une Coccinelle, il se rendit jour et nuit, hiver comme été, à tous les événements et manifestations de Suisse centrale. Comme il fixa presque chaque accident de voiture, incendie ou accident d’avion, et qu’il était souvent sur place même avant la police ou les pompiers, on lui donna le surnom de « Katastrophen-Sepp ».

Au jardin d’enfants, je ne dessinais qu’au crayon noir, la plupart du temps des courses automobiles pleines d’accidents, ce qui me conduisit chez le psychiatre à l’âge de six ans, car la jardinière d’enfants croyait que quelque chose n’allait pas chez moi. Après que le grand rêve de devenir pilote de course échoua en raison de nos possibilités financières, ma carrière de photographe commença automatiquement le long des circuits. Non seulement Monaco et Monza, non, le monde entier m’était ouvert. Depuis 1979 je me tiens, week-end après week-end, dans tous les virages qui portent des noms qui sonnent bien, comme « Parabolica», « Lesmo », « Sachs », « Mirabeau », « Eau Rouge » ou « La Source ».

Sur les trois générations se rassemblèrent avec les années d’innombrables images sur le thème de la route, du trafic et du sport automobile. Malheureusement, une partie de nos archives fut détruite par une inondation le 15 août 1997. Cette circonstance a modifié notre rapport avec les archives: nous avons pris conscience de leur valeur et des moyens de conservation à mettre en œuvre en lien avec elles.

Daniel Reinhard

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